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Das letzte Porträt von Giacomo Casanova
> Artikel von Charles Samaran in "Casanova Gleanings" XXII, 1979.
> Kopie des Gemäldes von Schuddebeurs.

UN PORTRAIT-MINIATURE INÉDIT DE CASANOVA
PAR SON FRÈRE FRANCOIS (DUX, 1796)
par Charles SAMARAN
(Casanova Gleanings XXII, 1979)
    Son Excellence M. Gian-Franco Pompei, ambassadeur de la République italienne auprès de la République francaise, possède un portrait-miniature de Casanova, jusqu'ici inconnu et d'une authenticité particulièrement certaine, puisqu'il est daté et signé par son auteur Francois Casanova, le célèbre peintre de la vie militaire et le propre frère de l'auteur, plus célèbre encore, de l' « Histoire de ma vie » .
    Monsieur l'Ambassadeur Pompei a bien voulu non seulement nous permettre d'examiner à loisir ce précieux petit ouvrage, acquis par lui à Vienne en 1953, mais encore nous en procurer la superbe photographie en couleurs [Copyright by Gian-Franco Pompei] que nous reproduisons ici.
    ll s'agit d'une peinture de format miniature de 12 x 10 cm collée sur papier-carton carré et maintenue dans un cadre doré de forme ovale de 25 cm de hauteur x 18 cm de largeur. Au verso de ce papier-carton, on lit, d'une écriture de la fin du XVllle siècle, la mention suivante : « Giov. Jac. Casanova de Seingalt +den 4 junius 1798, allhier », mention qui comporte une légère erreur sur le premier des prénoms de Casanova (lire Hier[onimo] au lieu de Giov[anni].), mais une précision de lieu (allhier = ici même, c'est-à-dire à Dux en Bohême).
    Jacques Casanova, alors âgé de 71 ans, y est représenté en buste, de profil à gauche, en perruque gris cendré relevée en rouleau au-dessus de l'oreille et massée sur le cou en catogan. Il est vêtu d'un habit noir ajusté, très simple et boutonné très haut avec, attaché au cou, une sorte de rabat.
    Sur la peinture elle-même, à gauche du visage et à la hauteur du front, on lit, d'une écriture tracée en rouge au pinceau très fin, en lettres capitales peu visibles malheureusement, sur la reproduction: AETA. SVAE et à droite, à la même hauteur: 71. DUXo(Duxovio). Plus bas, également à droite et à hauteur de l'épaule, et cette fois en minuscules: pxt (= pinxit) frat (frater) et au-dessous: f. Casanova 1796.
    Plusieurs questions se posent à propos de ce portrait, et d'abord celle de savoir où il a été exécuté. Il est formellement daté de Dux (le locatif Dux [ovi]o ne laisse aucun doute à cet égard), mais cela ne signifie pas pour autant que Francois se soit transporté de sa personne à Dux pour l'exécuter. Rien dans la correspondance de Francois conservée pour cette année 1796 ne permet de l'affirmer (1). Par contre, l'une des lettres de l'artiste nous met la puce à l'oreille, car elle permet de penser que, dans certaines occasions tout au moins, le peintre, qui ne se considérait pas d'ailleurs comme portraitiste, ne se mettait pas en peine de travailler sur le vif. Encore le passage, quoiqu'en francais, n'est-il pas d'une clarté parfaite avec ses sous-entendus difficilement compréhensibles pour nous: « Je ne scais pas si tu chantera [sic] le Nunc dimittis au sujet de ce que Monsieur le baron Linden t'a dit, mais il y a apparence que tout cela est déjà oublié et je croirai avec toi, quoique dans un autre sens, que sa tête seroit une chose bien difficile à rendre, mais quant au tien [ portrait ? ] , j' ai fait même par coeur celle [ la tête] du Prince défunt très resemblant. Je puis encore en faire d'autres, pourvu que la personne que je dois représenter soit à cheval, car à pied, assis, se promenant, je ne répond de rien. Tu vois que je répond [ sic]. Ainsi, point de guerre. »(2). Francois s'est-il finalement décidé à peindre par coeur son frère à pied et en buste? S'il en était ainsi, on comprendrait mieux la platitude de la couleur, la mollesse du trait, le manque de vigueur de l'ensemble et, finalement, la banalité de l'effigie.
    Autre problème. Que signifie, sous le menton du vieil homme, cette sorte de rabat, d'allure ecclésiastique, dont le peintre a gratifié son modèle? Faut-il se souvenir, à ce propos, de ce que Francois écrivait dix ans auparavant à son frère : «Je me réjouis aussi de voir par ta lettre que tu es devenu dévot» (3)? L'aventurier aurait-il tenu à se faire représenter en abbé ou serait-ce par plaisanterie que le peintre aurait ajouté cet accessoire vestimentaire imprévu? Il y a, d'ailleurs, une explication plus terre-à-terre, car on pourrait penser à un bavoir, tel que le portaient fréquemment les édentés, nombreux à cette époque, et aussi les priseurs, soucieux de ne pas gâter le devant de leur habit.
    Quoi qu'il en soit, ce fut très probablement le dernier portrait de l'aventurier, qui n'avait plus alors que deux ans à peine à vivre, étant mort, comme on sait, le 4 juin 1798.
Notes
(1.) I1 y a quatre lettres de 1796 (6 mars, 15 juin, 1er novembre et décembre), parmi les onze en francais de Francois à son frère qui ont été retrouvées parmi les papiers de Casanova et qui ont été publiées par Cornelius Ver Heyden de Lancey, dans son ouvrage intitulé Francois de Casanova, peintre du Roi (1727-1803), Paris, 1934, in-4°, 47 pages et plusieurs illustratjons. Dans la lettre du 6 mars, il est seulement question, non d'un déplacement de Francois à Dux, mais d'un voyage de Jacques à Vienne, voyage pour lequel l'aventurier pose des conditions qui ne semblent pas avoir été remplies (op. cit., p. 40). (retour)
(2.) Lettre du 1er novembre 1796 (op. cit., p. 42) . On voit, par le microfilm qu'a bien voulu nous envoyer l'Istituto francese di studi storici de Venise (Fondation Pierre Gruet), que M. de Lancey a oublié, dans sa transcription. les mots: « de rien. Tu Vois que je répond ». (retour)
(3.) Lettre du 5 mai 1786 (Lancey, op. cit., p. 32). (retour)

Das Copyright dieses Porträts von Giacomo Casanova (Kopie des oben beschriebenen  Gemäldes von Francesco Casanova, Wien 1796)
sowie sämtlicher Variationen
. .  . .  . . etc
ist beim Künstler:
HER. N. SCHUDDEBEURS
HOORNCAMP 6
3992 RS  HOUTEN
NEDERLAND

Tel. +31306351888

e-mail: h.schuddebeurs@hccnet.nl

Das Gemälde wurde im Auftrag von Marco Leeflang angefertigt, der es 1998 dem Stadt- und Casanova-Museum von Duchcov / Dux schenkte.

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